Depuis trois ans, les Lofoten et les Alpes de Lyngen (Norvège) sont devenus une destination courue en rando. On circule en étoile depuis un hébergement lodge (tout-compris plutôt luxe ou une maison louée en autonomie) ou bateau (à voile ou à moteur) pour se déplacer. Sur le terrain, les pentes des îles Lofoten sont assez raides, plus freeski que les Alpes de Lyngen (même si on y trouve des couloirs engagés). Des alpes miniatures au bord de la mer !
Point fort : la culture inuit, les villages intacts, les paysages, l’ambiance, la proximité de l’Europe. Point faible : la nourriture (les gastronomes, visez le Japon et le Chili) et la neige. Le Groenland est le lieu idéal pour belles et longues balades en rando, au bord de la mer, avec vue sur les icebergs. La neige est très changeante, donc on privilégie les sorties tranquilles que les couloirs raides (qui existent). En général, l’hébergement est un refuge-cabane dans un village inuit, sommaire mais authentique. On rayonne vers les montagnes pour la montée et vers les fjords pour la descente. En une semaine, on passe en général quatre jours à randonner et deux jours près du village pour de l’héli-rando (en guise de réserve météo).
En allant au Canada, on s’achète un morceau du rêve du glisseur : la poudreuse sauvage des rocheuses canadienne, accessible grâce au rotor de l’hélico. Il existe deux formules : l’héli-rando pur (l’hélico permet d’accéder le matin aux pentes et à vous ramener le soir) ou l’heli-fusion, c’est à dire 3 jours 1/2 d’héliski classique et 3 jours d’héli-rando, à choisir selon la météo. Le programme d’une journée ? L’hélico prend les randonneurs au lodge et les pose au sommet d’une montagne avec les guides, ils font une première descente et randonnent toute la journée. Le soir, l’hélico ramène tout le monde au lodge. Le logement est luxueux, comme pour l’héliski, mais la semaine vous reviendra moins cher (moins d’heures en l’air…). Un bon mélange de qualité d’hébergement, de territoire sauvage, de ski de forêt en cas de mauvais temps… et de glaciers immenses. C’est là où la poudreuse vient mourir…
Il y a deux types de randonneurs qui vont en Islande : les autonomes qui prennent un vol Easyjet et se débrouillent sur place (cela nécessite un peu d’expérience dans l’art d’organiser un ski-trip) et une autre population qui cherche un encadrement avec un guide et une formule tout-compris. Nous travaillons avec J.B., un vrai viking, guide formé à l’ENSA qui a monté la première société d’héliski en Islande et crée un lodge à Dalvik. L’avantage de l’Islande est que les pentes sont accessibles à tous les niveaux et les paysages magnifiques. En mai, les jours sont très longs, ça permet d’avoir de belles lumières. De plus, l’ambiance islandaise est très typique… La neige est très changeante en bord de mer (elle est la plus souple et facile au printemps) et en cas de mauvais temps, il y a toujours quelque merveilles naturelles à découvrir (baleines, piscines d’eau chaude thermale, geysers, cascades). C’est la destination la plus accessible aux randonneurs peu expérimentés.
Destination rando peu connue, la Nouvelle-Zélande est pourtant un terrain extraordinaire avec des montagnes tellement nombreuses que les kiwis n’ont pas eu le temps de les nommer. La plupart des randonneurs organisent eux-mêmes leur séjour là-bas, l’accueil étant impeccable, c’est le point fort des locaux. Il y a des stations de ski, de l’héliski pour varier les plaisirs et les paysages sont incroyables (fjords, lacs…). La saison est courte, de juillet à septembre mais le concentré de paysages très différents donne à cette île son caractère unique. C’est une destination qui peut se révéler très technique pour les skieurs les plus expérimentés.
Les Japonais ne randonnent pas beaucoup mais leur pays est une destination courue, surtout l’ile du nord (l’ile principale de Honshu est montagneuse également mais moins exploitée en freerando). On peut rayonner autour d’une station ou changer d’hébergement en itinérance. Il y a peu de dénivelé dans les stations, mais on peut en engranger davantage sur certaines montagnes. Aujourd’hui, ce qui est intéressant, c’est de prendre les remontées mécaniques et de continuer « en peau ». L’idéal est d’avoir un guide français et un guide local ! La neige, parlons-en… Elle tombe en énorme quantité et il n’est pas toujours facile de faire la trace sous la neige… Il faut du temps, attendre les bonnes conditions, être patient… C’est pour cela que le freeski est plus populaire que la rando, mais le potentiel est là et c’est une destination à explorer.