Il est presque minuit lorsque mon avion en provenance de Vienne se pose sur le tarmac de l’aéroport de Skopje, capitale du pays. Ça y est, je viens d’atterrir en Macédoine, pays méconnu à l’écart des grands circuits touristiques que j’ai hâte de découvrir ! J’ai décidé d’entreprendre ce voyage suite à l’invitation d’Ilina Arsova, alpiniste et artiste macédonienne dont j’avais réalisé une interview à distance quelque temps auparavant. Nous avions beaucoup échangé sur son pays et ma curiosité avait été piquée à vif ! C’est ainsi qu’à la fin de l’hiver, je prenais mon billet remplie d’excitation à l’idée de découvrir ces contrées par le prisme du ski. Igor, un ami d’Ilina, vient me récupérer à l’aéroport et c’est parti pour deux heures de route en direction du sud du pays. Ilina habite sur les bords du lac Ohrid, un des plus anciens et profonds lacs d’Europe entouré de montagnes. Ce site exceptionnel, à la frontière de la Grèce et de l’Albanie, est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. À dix kilomètres d’Ohrid, la ville principale sur les rives du lac, elle a établi son camp de base au niveau du petit village de Lagadin, transformant la demeure de son grand-père en une chaleureuse maison d’hôtes où elle accueille des touristes venus des quatre coins du monde. Ilina est un sacré bout de femme, ayant gravi de nombreux sommets dont le mont-Blanc, l’Everest, le Denali en Alaska… Elle est la première Macédonienne à avoir bouclé le fameux challenge des Seven Summits, à savoir réaliser l’ascension du plus haut sommet de chaque continent. Elle est tout simplement fascinée par l’ivresse de la haute altitude, l’engagement total au niveau des expéditions, la rencontre avec les peuples des différents massifs du monde… Artiste accomplie, elle a également ramené de nombreuses peintures, dessins et croquis de ses périples autour du globe. Autre détail important, c’est une fervente défenseuse de l’environnement : elle milite notamment pour la préservation du lac Ohrid, menacé par des projets immobiliers destructeurs, via une association qu’elle a fondée. En arrivant chez elle, la première prise de contact avec Ilina se fait tout naturellement, comme si nous nous connaissions déjà depuis un moment. Il est tard dans la nuit et je tombe de fatigue. Nous décidons de poursuivre notre conversation le lendemain matin. J’ai hâte de contempler le paysage de mes propres yeux !