L’ancien patron d’Arc’teryx, Vincent Wauters, nous en avait parlé en ces termes : « l’idée est de s’assurer qu’Arc’teryx présente un produit très core, très technique. On voulait absolument enrichir et renforcer l’image de leader technique auprès des alpinistes qu’a la marque. C’est donc une chaussure d’alpiniste qui peut être une chaussure de ski. Les concepteurs, Gary Bryant et Federico Sbrissa, voulaient une vraie avancée technique, accepter des choses créatives et folles, pour le coeur du core des grimpeurs et alpinistes ». Et pourquoi, paradoxalement, les qualités de cette chaussure ne conviendraient-elle pas, à l’avenir, à des skieurs-loisir ?
Le passage en mode marche, par un solide crochet au mécanisme ultra-simple, ouvre un nouveau monde de sensations : la Procline n’a quasiment pas de limites en débattement, elle peut donc s’adapter à toutes les positions d’un guide dans un couloir raide ou d’un grimpeur sur glace. La petite astuce, ô combien importante, a été de couper en deux parties le spoiler carbone, de les relier par une pièce qui laisse un petit jeu, afin de permettre un mouvement latéral du pied très confortable pour la marche en crampons dans les dévers par exemple.
Ses deux crochets et son strap fonctionnent bien, serrent efficacement et se déverrouillent facilement. D’ailleurs l’ensemble des mécanismes sont fluides et idiot-proof. Un petit bémol cependant sur la fermeture du haut de la guêtre, il faut prendre le coup pour tenir les deux parties et tirer le zip.
Dernier point : la pince-talon, ce rétrécissement de la forme qui empêche le talon de se soulever quand on est en appui avant. On sent l’expertise des chausseurs de Salomon dans le dessin du bas de coque avec cette pince-talon efficace et essentielle à la qualité de la glisse.
Quand aux qualités en terrain alpin de la Procline, je laisse mes confrères donner leur avis…
Texte et photos : Guillaume Desmurs