« Le Big Nak, je l’ai imaginé comme une journée de ride entre potes ! Avant il y avait des compétitions de rando et des derbys. Aujourd’hui, il y a le Big Nak, avec des spéciales à la montées et à la descente ! L’objectif est de découvrir le domaine et se marrer entre les zones chronométrées. 80% de descente et 20% de montée. L’enjeu ? Brûler l’acide lactique avec une bière ensemble à l’arrivée ! ».
Le photographe Marc Daviet, rentrant le nez froid de la course, nous montre trois images sur son boitier qui résument à elles seules la journée : un concurrent en l’air dans un champ de bosses sur une longue trajectoire aérienne, Enak qui pose un turn appuyé dans la poudreuse avec l’Aiguille Rouge en fond et Adrien Coirier à la montée concentré sur sa trace et son effort.
« C’est un super format mais il n’y a pas assez d’étapes, on en veut plus ! Ce type de parcours permet de skier à son rythme, tranquillement ou à bloc. Le gagnant est un skieur complet : tu skies dans la trafole, il faut savoir chausser ses skis rapidement, il faut savoir monter… », raconte Mathieu Navillod, fidèle du Big Up&Down.
Au départ de 1800 près du village de test, au sommet de la zone Mille 8, les concurrents sont partis le matin ventre à terre, dans un départ type 24h du Mans. Les coureurs d’un côté, les skis de l’autre ! Le parcours emprunte des télésièges, descend en mode derby – donc en ligne droite – jusqu’au prochain télésiège. La spéciale suivante bascule dans un goulet bosselé suivi d’une montée par télésiège jusqu’au col de la Chal pour la dernière spéciale, la cerise sur le gâteau : l’Aiguille Grive. Les participants sortent les peaux, boivent un coup, lèvent les yeux vers le sommet.
Enak est en train de déplier ses peaux et s’apprête à attaquer la dernière spéciale de la journée. « C’est de la freerando. On est pile dans le thème ! La dernière étape, la montée à l’Aiguille Grive va être l’étape la plus dure pour tout le monde et pour moi, la plus facile… », plaisante Enak.
Au sommet, l’ambiance est grandiose et panoramique : on voit la Grande Casse, la Grande Motte, le Mont Pourri, l’Aiguille Rouge, le Mont Blanc, la Dent du Géant. Certains s’allongent dans la neige pour reprendre leur souffle, d’autres, comme Adrien Coirier, lèvent les bras vers le ciel ! La descente jusqu’à la ligne d’arrivée, au village-test à Arc 1800, n’est pas chronométrée, l’occasion de se délasser ses cuisseaux mis à rude épreuve.
Dans la chaleur d’un après-midi quasiment printanier, tout le monde se retrouve. « Je viens d’arriver », dit Julie essoufflée en attachant ses skis, « bonne ambiance… j’ai aimé la première descente et la montée en rando, j’ai eu du mal mais ça fait du bien, ça décrasse ! ». Enak, sur la plus haute marche du podium, lève la tête de Roger le Sanglier, que Caroline Freslon avait elle porté fièrement l’année dernière lors de la première édition de cet évènement unique. Les talents de descendeur d’Enak lui ont donné les secondes d’avance suffisantes pour gagner… même s’il a été plutôt performant à la montée (au prix d’un nettoyage de poumons intense au sommet de l’Aiguille).
Cette année encore, le Big Up&Down aura joué son rôle fédérateur des pratiques de la randonnée. Kilian Jornet, Laetitia Roux ou Ingrid Jacquemod ne viennent pas pour gagner ni remettre un trophée. Ils sont ravis d’être aux Arcs, heureux de lever le talon, d’enrichir leur répertoire de glisse et de goûter à ce concentré de ski moderne qu’est, pendant trois jours maintenant achevés, le Big Up&Down.
Tous les résultats du BIG NAK ici.
Big uP & Down 2016 – Journée 3
Crédits Photos : Marc Daviet
Crédits Vidéos – Images – Montage : Peignée Verticale
Texte de Guillaume Desmurs