Un groupe de Français a identifié un cirque avec un refuge, notre prochaine mission est donc définie. Nous organisons notre petite expédition, l’emploi du temps étant chargé nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre des conditions climatiques idéales : Tatras ou paTatras, that is the question… Ce sera Tatras, il faut y aller avec ce qu’on a ! La météo prévoit du brouillard pour la montée au refuge et beaucoup de vent pour le lendemain avec des éclaircies à partir de la fin de matinée. Ca pourrait être pire.
Carte en main nous attaquons la montée vers midi. Après un petit détour au milieu d’un enchevêtrement d’arbres couchés par le vent nous finissons par retraverser la rivière et retrouver le chemin qui était juste là… un faux départ vite rectifié. Nous passons la deuxième moitié de la montée dans le brouillard avant d’arriver au refuge où une belle éclaircie nous permet d’admirer enfin les montagnes slovaques !
Nous découvrons donc ce refuge disposant d’une grande pièce principale. Je compte sur les doigts d’une main ce type de sortie rando, je peux même dire que je suis novice dans la technique du lever de talon et je m’étais habitué à des espaces plus restreints. La nuit avec petit déjeuné coûte 25 euros, il y a possibilité de manger mais il y a également deux gaz disponibles avec quelques petites casseroles. Mieux vaut venir équipé si vous choisissez l’option de cuisiner.
L’accueil au premier abord est correct mais mieux vaut ne pas trop en demander, madame est plutôt froide. Un autre groupe partage cette soirée avec nous. Je me couche tôt à 19h30 mais Chloé a fait connaissance avec les locaux membres d’un groupe de formation aux risques de montagnes accompagnée de deux formateurs. Ils nous renseignent gentiment sur la route à suivre pour rejoindre un autre cirque dans lequel se trouve un autre refuge. C’est le programme pour demain…
Sauf qu’à l’heure du petit déjeuner (7h00), dehors c’est la tempête.
Il neige à l’horizontale et on ne voit pas à trois mètres. En attendant une accalmie, nous apprenons comment faire un brancard avec des skis de rando et une pelle, très intéressant mais nous ne sommes absolument pas équipées (pas de cordes-mousqueton et autres attaches) pour réaliser cette œuvre d’art. La météo n’a pas changé à midi. Après quelques parties de cartes, nous décidons d’aller braver les éléments pour atteindre un couloir repéré la veille… en espérant qu’il soit un peu abrité du vent.
Après 30-40 min d’approche dans un vent à décorner les bœufs (et les cerfs et les mouflons et toute autre bête à cornes) le ciel s’ouvre et le vent tombe. Magique ! La montée de ce petit couloir est sans encombre et nous pouvons enfin tracer quelques virages dans une neige douce et préservé. Ensuite c’est la descente vers une plaine éclairée d’un coucher de soleil.
Le domaine des Haut Tatras regorge de refuges et de vallées qui ne demandent qu’a être découvertes. Ma discipline principale reste le freeride mais j’apprécie la découverte de la randonnée, ça change, ça coupe de la routine. C’est à chaque fois un challenge qui fait appel à mon cardio : il faut le solliciter pour l’améliorer ! C’est une manière ludique de travailler ma condition physique.
Texte : Laure Vailly
Photos : Nils Louna