-Deux mots sur ces tests Freerando Days ?
-C’est l’opportunité pour le consommateur de venir essayer sur le terrain les nouveaux skis de randonnée 2015 qui ont vraiment une meilleure skiabilité. On essaie à la montée mais surtout à la descente, dans un univers où beaucoup de freeriders se mettent à la rando, et qu’ils cherchent pas forcément beaucoup de dénivelé mais des pentes un peu plus loin de ce qu’ils avaient l’habitude de skier. On ne peut plus leur mettre des skis de rando classiques aux pieds ! Ce n’est pas notre boulot d’organiser un salon, mais aujourd’hui on prend une option un peu plus nord-américaine au niveau du commerce, avec des services. Par exemple demain j’ai un cours d’initiation à la marche nordique autour du magasin, on propose des ateliers cartographie, d’entretien des skis. Pour les Freerando Days, on délocalise pour aller sur le terrain parce qu’on a une demande récurrente des clients : ou puis je essayer ?
Dans notre magasin de Grenoble, le segment freerando représente environ 60% de nos ventes.
-Le terme freerando, tu l’utilises beaucoup ?
-De plus en plus, c’est un segment qui a une vraie réalité : des skis légers, avec du rocker, du patin, une chaussure adaptée avec débattement et flex plus rigide et des codes couleurs qui correspondent au freeride… sans oublier le textile qui va avec. L’image du collant-pipette-barbu-qui-pique existe encore, mais on ajoute un côté un peu plus glamour qui redonne envie de s’intéresser au matériel. Aujourd’hui avec les fixations qui commencent à avoir les normes, pas besoin d’avoir plusieurs types de matériel, on peut s’en servir tout le temps, sur et hors pistes. Des fixations à inserts, j’en vois à l’Alpe d’Huez par exemple, il y en a une dizaine dans la benne à chaque fois ! En 5 ans, ça a énormément évolué. Dans mon cas, j’avais abandonné la rando parce que la stabilité n’était pas bonne. Aujourd’hui, avec les nouveaux skis, j’ai remis les pieds dedans, au moins une fois tous les 15 jours je me fais une sortie avec les copains : on monte doucement, on descend vite !
-Quelles sont, selon toi, les marques leaders dans le domaine freerando ?
–K2 qui développe beaucoup de produits et Atomic, une marque racing qui travaille son image freeride et propose de très bons produits freerando. Ensuite, il y a des marques comme Black Crows, Faction, Salomon et puis Völkl qui travaille fortement la question. On a toujours les marques de la randonnée, comme Dynafit, qui s’élargissent au patin et gagne du rocker, mais eux viennent de la rando pour aller vers la freerando, alors que les autres marques débarquent dans la rando avec leurs « pelles à tarte » ! En textile, je citerai Norrona, l’archétype du segment aujourd’hui, l’un des plus gros faiseurs en freerando. Haglöfs et ensuite dans un esprit plus alpi : Black Diamond, Mammut et Millet qui a une belle gamme freerando.
-Le freerando est un business important pour vous ?
-Ici, dans notre magasin de Grenoble, on est vraiment axé sur ce segment, c’est environ 60% de nos ventes. Je pense personnellement que la rando est largement a développer en France, on n’a pas cette culture, se dire que si on peut faire une randonnée à pied l’été, il est possible de faire la même chose l’hiver à ski. C’est une culture qui existe en Allemagne, en Autriche, on part le matin en famille, on déjeune dans une cabane. Ce développement de la rando est lié au coût du forfait, les gens préfèrent investir dans du matos – même si la mise de départ est plus importante – ce qui explique la demande forte de skiabilité par ceux qui n’ont pas l’habitude des neiges de randonneur, ceux qui sont en train de s’éduquer.