– Fabriquer un ski est particulièrement polluant… Comment changer ?
– La construction d’un ski c’est : des fibres, un noyau bois et de la résine. On pousse nos usines à utiliser des produits plus responsables. Par exemple, on a aujourd’hui quasiment un tiers de notre production qui utilise de la résine bio-sourcée, où 50% de la chaine carbonée est issue de végétaux et pas de la pétrochimie, comme dans les résines classiques. 50%, c’est le maximum que l’on peut trouver sur le marché aujourd’hui et on travaille à augmenter ce pourcentage avec les fournisseurs. On travaille à éliminer les fibres de verre et de carbone. On utilise des carres en acier 100% recyclé. Nos usines recyclent les chutes de semelles pour les fondre et refaire des semelles de ski de moindre qualité, pas pour nous mais pour d’autres marques. Dans notre atelier de Chamonix, nous avons la chance de pouvoir travailler sur les matériaux, alors que des marques de notre taille sont soumises aux usines fabriquant leurs skis. Notre objectif n’est pas d’être les plus avancés, mais de chercher à faire prendre conscience, être plus responsable dans notre démarche d’achat.
– Après la fabrication, il y a la fin de vie, le recyclage, et là aussi, le ski n’est pas très propre sur lui…
– Oui, c’est à la fin du cycle de vie des skis qu’il est difficile de les rendre éco-responsables. La meilleure solution est de le brûler pour en tirer de l’énergie. La société Tri-vallée récupère nos skis (les prototypes, les SAV), ils les broient, récupèrent des carres pour recyclage et brûlent le reste dans un incinérateur. Ce n’est pas très optimal sur le plan énergétique mais au moins c’est valorisé. Il n’y a pas de filière permettant de récupérer les fibres par exemple, alors on développe des partenariats pour la récupération et la transformation en meubles, en skatebords. L’objectif : en jeter le moins possible.