Les split-boarders le savent bien la première « étape » de cette pratique, consiste dans le démontage de son split pour le mettre en mode skis de montée. Dans ces conditions, les deux splits font jeux égal, à la différence qu’il faut ranger dans son sac, la partie centrale du Salomon Premiere, constituée de 2 lattes de 75 cm de long et 7 cm de large, pas plus lourdes qu’une baguette de pain … et surtout faire très attention à ne pas la laisser filer toute seule dans la pente. Hein, FX ! À noter que le système de fixations des peaux de la Premiere avec un élastique (style Dynafit) s’avère pratique et efficace.
La montée, pfff !
Quelques mètres suffisent pour donner l’avantage incontestable au Salomon. Les skis du Première sont plus légers (plus de 300 grammes par ski !) et surtout plus étroits (95 mm de large contre 127 mm). Ces 3 cm font toute la différence lorsqu’il s’agit d’emprunter les traces de montée laissées par les skieurs. De même, lorsqu’il s’agit de tenir en traversée sur le dur en appui sur les carres, la Salomon est plus efficace et fait vite oublier son look « d’usine à gaz ». Lors de ce test, nous avons été obligés de mettre les couteaux pour passer un long devers en neige dure avec la Rossignol alors que ceux de la Salomon sont restés dans le sac toute la journée. La tenue est aussi améliorée lors des conversions.
On peut cependant regretter que les fixations montées (Salomon Quantum) dépassent un peu trop du ski et touchent au niveau de l’embase lorsque la pente est raide, faisant ainsi perdre une partie de l’avantage incontestable de l’étroitesse du ski. Le choix des fixations pour équiper ce split s’avère donc primordial. Le classique Rossignol XV compense son handicap de largeur par une prise de carre franche et efficace des magne-traction mais si les traces de montées sont dures, il faudra impérativement en sortir pour faire la sienne et au pire, mettre les couteaux.
À noter que les couteaux de la Salomon se fixent avec un astucieux système de vis quart de tour mais qu’ils restent fixes sur la board (pas de possibilité de se remonter lorsqu’on progresse à la montée comme ceux de la Rossignol).
La descente, ahhh !
Avant la descente, il faut se coltiner l’incontournable petite séance de mécano du remontage des splits. Contrairement à ce qu’on aurait pu craindre, la Premiere avec sa multitude de pièces de partout, se remonte sans avoir recours à la notice et demande à peine plus de temps pour l’assemblage du plateau qu’un split classique en deux parties. Le système des pièces mécaniques, hook et tip, qui font un peu penser à celles d’un meuble Ikea et qui viennent s’emboiter pour se bloquer fonctionne à merveille, tout comme celles du Rossignol XV, sauf qu’il y en a bien sûr deux fois plus. En action, les deux boards compensent leurs tailles relativement modestes par un flex rigide qui permet d’optimiser son équilibration. Les conduites sont franches et efficaces, les accélérations puissantes et même sur le dur, on ne sent aucune déformation en vrillage de la board (impression confirmée sur piste damée).
La seule « vraie » différence avec une board classique réside dans la hauteur des fixations (quinze millimètres plus haut) et l’augmentation de poids, due principalement aux interfaces Voilé des fixations, deux particularités qui gênent un peu dans les évolutions à basse vitesse mais qu’on oublie avec le speed. L’accroche de la Rossignol s’avère redoutable notamment dans le raide où la board semble mordre la pente, une vraie Pitbull de l’extrême ! En déroulé en conduite coupée, on ne sent pas la moindre différence de glisse avec une carre classique. La Rossignol profite de son généreux rocker pour mieux déjauger que la Premiere au cambre classique, un choix censé améliorer l’accroche en montée.
Alors 2, 3 ou 4 parties ?
Initié par la marque Grenobloise Phénix qui avait été la première à proposer un split en trois parties (la FRX) , cette nouvelle option en 4 parties s’avère totalement convaincante et pourrait s’avérer être LA solution pour les riders en hard-boots. Bien joué ! De là à jeter son vieux split en deux parties, peut-être pas, surtout que cette Rossignol offre avec l’association du rocker et des carres magne-traction un excellent compromis facilité-déjaugeage-accroche !
À noter que Phenix propose aussi maintenant des split-boards en quatre parties, les TTX.
Texte : Jean Nerva
Nos confrères de Fluofun ont testé aussi d’autres boards à découvrir ici.
Remarque : Les deux boards montées accusent un poids identiques, assez conséquent, environ 6 200 gr tout compris (board + interface Voilé + fixations).
Nos testeurs : la ravissante Aurélie Monod, snowboardeuse de talent et néophyte en matière de split et le non moins charmant FX, spécialiste du split et initiateur du projet Nomad Split Experience. Au programme, les 500 mètres de dénivelé positif pour atteindre le col des Fours à Val d’Isère, suivi des 1200 mètres de dénivelé négatif jusqu’au pied de la face de Bellevarde pour glisser dans le sens de la gravité.
Rossignol XV Magtek Split
Site Internet : www.rossignol.com
Fabrique en Espagne
Lignes de cotes : 300 – 255 – 291 mm
Rayon : 9,4 m
Tailles disponibles : 159, 163, 169
Poids vérifié pour un ski nu équipé de sa fixation : 3085 gr
Prix : 649 euros nu / 1199 euros avec le kit Voilé, peux et couteaux.
Construction : Rocker Amptek All Mountain, Magne-traction (7m), noyau THC2, fibres aramid/basalt, double boite de torsion.
Les plus : Accroche, déjaugeage, 3 tailles disponibles.
Les moins : skis larges imposant à la montée de sortir des traces ou/et de mettre les couteaux, cher.
Salomon Premiere
Site Internet : www.salomon.com
Fabrique en Roumanie
Lignes de cotes : 302 – 262 – 292 mm
Rayon : 7,3 m
Tailles disponibles : uniquement en 157 cm, dommage !
Poids vérifié pour un ski nu équipé de sa fixation : 2770 gr
Prix : 1300 euros avec le kit Voilé + les peaux Custom Fit + les couteaux
Construction : n.c.
Les plus : Tenue à la montée, compatibilité avec les traces des skieurs.
Les moins : Look « usine à gaz, disponible qu’en 157 cm, cher.