Jour 1 / On prend de l’altitude
Bonne nouvelle, ce raid en ski de rando commence par l’achat d’un forfait randonneur au téléphérique du Fornet à Val d’Isère (33 euros quand même…). On attaque doucement, direction le sommet du glacier du Pisaillas pour voir les alpins bouffer du piquet et via le col du Montet, atteindre après deux petites heures de peaux le sommet de la Grande Aiguille Rousse à 3482 mètres. Devant nous, une immense page immaculée attend nos calligraphies d’insatiables glisseurs, le glacier des Sources de l’Isère. Un pur bonheur jusqu’au refuge de Prariond à 2324 mètres.
Jour 2 / Ah les refuges italiens !
Direction la pointe la Galise à 3343 mètres d’altitude d’où, juste avant le sommet, nous pourrons sauter par dessus la frontière avec l’Italie et continuer de travailler nos arabesques sur le glacier de Lavassay. Belle séance de gribouillage jusqu’au refuge de Benevolo où nous attendent les pressions. Hé oui il y a même de la bière pression dans les refuges italiens. Pas de doute nos voisins transalpins savent vivre. Nous en profitons pour visiter à quelques encablures le nouveau refuge Dey Fond, un endroit hyper cosy pour les randos cocoon en amoureux
Jour 3 / Ça sort là haut ?
Le refuge Mario Bezzi pourra-t-il être encore plus accueillant que celui de Benevolo ? Pour s’en assurer nous montons sur le beau glacier de Golette et laissons sur notre droite l’itinéraire classique par le col de Bassac Bere pour tenter le sommet de la Becca de la Traversière. Cette Becca demande un peu de crapahutage aérien dans les rochers de sa partie haute pour atteindre le sommet à 3338 mètres. Un bout de corde suffit pour passer, en prendre plein la vue et découvrir à nos pieds de quoi laisser encore quelques traces de notre éphémère passage, les glaciers de Bassac et de Vaudet. On confirme, le refuge Mario Bezzi confine presqu’au palace ! Il est amusant de constater qu’à un mètre près ces deux refuges italiens sont à la même altitude ( 2284/2285 mètres). Une journée neutre en dénivelé donc…
Jour 4 / On entend tourner les hélicos
La journée commence par une descente matinale dans les boulettes gelées en fond de cette très avalancheuse partie du Val de Rhêmes. Nous glissons péniblement jusqu’au bout du lac de Valgrisenche, connu pour sa fameuse base d’héliski. Nous « rephoquons » pour rejoindre la France et le col du Mont qui nous permettra de boucler notre périple par une dernière séance de calligraphie avec en point final à ce chapitre de notre vie de randonneur le petit hameau du Crot, situé à 1500 mètres près de la station de Saint Foy Tarentaise. Que du bonheur !
En remontant au col du Mont, nous passons par un plateau qui sert de DZ pour les déposes en héliski. Nous débouchons sur le lieu en même temps qu’un moniteur de Val d’Isère avec son petit groupe. En attendant leur hélico, nous avons le temps d’échanger quelques mots et de parler de notre périple Franco-Italien. Quelles ne fut pas alors notre surprise d’entendre l’un de ces privilégiés clients héliportés lancer avec envie à son guide : « mais c’est génial. C’est ça qu’on veux faire ! ».
Guide pratique
Il faut compter entre 45 et 50 euros en demi pension dans les trois refuges et 33 euros pour le forfait randonneur à Val d’Isère.
Dénivelé positif total : environ 3500 mètres
Dénivelé négatif total : environ 4700 mètres
Attention : cet itinéraire se déroule principalement en zone glaciaire et nécessite impérativement d’emmener avec soi le matériel adéquat pour pouvoir sortir quelqu’un d’une crevasse ou mieux : partir avec un guide.
Texte et photos : Jean Nerva