« La dernière norme en vigueur (2016) impose un ballon de 150 litres minimum. Pour le reste, tous les systèmes se valent à peu près. Il ne faut pas oublier que le sac airbag est avant tout un sac qui se choisit…comme un sac ! L’idéal reste de favoriser un système compact et léger afin d’avoir de l’espace pour le reste du matériel. Pensez aussi à vérifier la prise en main de la poignée : il faut qu’elle soit préhensible via toutes ses faces et adaptée à la morphologie de votre main. Les plus grosses ne sont pas forcément les plus efficaces. Dans la mesure du possible n’hésitez pas à demander au vendeur si il est possible de faire un test », explique Vincent Thomas d’Ortovox
Vincent Thomas pilier de la marque Ortovox en France, nous aiguille aussi sur les critères à prendre en compte dans le choix de son matériel de sécurité.
La pelle
« Moins mise en avant que ses deux confrères elle est tout aussi essentielle. Le pelletage représente en moyenne entre 70% et 80% du secours. D’où l’importance d’investir dans un bon outil. Dans une avalanche, la neige se compacte et se durcit. Le pelletage devient alors un travail difficile et pénible.
L’idéal dans le choix de sa pelle est qu’elle réunisse les deux fonctions essentielles : le bêchage et l’évacuation.
La première sert à casser la glace, les blocs durs. La pelle doit être rigide (privilégier un pelle à l’attaque acérée et en aluminium) et le godet efficace (les nervures au fond de la pelle assurent aussi la rigidité de l’outil). Dans un deuxième temps, pour évacuer la neige, la pelle doit avoir des montants hauts. Le godet minimum pour une bonne pelle doit être de 2,5 litres. Il est important de savoir qu’une pelle de 3,1 litres permet de gagner deux minutes par rapport à une pelle de 2,1 litres lors d’un secours. Quand on sait que le temps moyen de survie d’un individu dans une avalanche dépasse rarement les 15 minutes, ces deux petites minutes peuvent faire la différence. Certes, les pelles aux gros godets représentent quelques grammes de plus mais c’est le prix à payer si l’on souhaite qu’elle soit efficace. Dernier conseil : entrainez-vous à pelletez de temps en temps. »
La sonde
« Les critères pour choisir une sonde :
Le DVA (détecteur de victime en avalanche)
« Il faut le choisir en fonction de son implication et de ses connaissances en termes de matériel de sécurité. Les skieurs qui ont peu de temps à consacrer à leur entrainement et sur la neige ont peut-être intérêt à investir dans un appareil simple, facile à comprendre et à prendre en main. Les personnes qui s’en servent régulièrement se dirigeront plus aisément vers un appareil de recherche multi-victimes, plus compliqué. L’important est de trouver l’appareil qui nous convient.
Il est important de rappeler que les chances de survie de la victime sont compromises au-delà de 15 minutes, il faut donc être rapide et efficace.
Les autres paramètres à prendre en compte sont la clarté de l’information, de l’affichage visuel et de la luminosité. Il faut aussi se concentrer sur l’autonomie. Dans l’idéal, privilégiez des appareils qui n’ont besoin que d’une seule pile. Pour ceux qui voyagent beaucoup sachez que les piles LR06 sont universelles et dégotables dans n’importe quel bouiboui du bout du monde. »
Sandrine Fartoukh, nutritionniste pour la marque STC Nutrition, nous éclaire sur les besoins énergétiques à prendre en compte lors d’une sortie en ski de randonnée, que ce soit dans un but compétitif ou pour une simple sortie contemplative.
L’hydratation
« Pour prévenir les risques d’accidents et de blessures musculaires, il est essentiel de s’hydrater correctement. Il a été prouvé que 10% du volume d’eau en moins dans le corps réduit considérablement la performance. Il est donc recommandé d’apporter des éléments hydriques avant, pendant et après l’effort. Transpirer et évoluer dans le froid accélèrent la perte d’eau de l’organisme. La conséquence est un effet sur le système digestif, la circulation sanguine et donc la performance et la santé. Il est indispensable de boire. Pour plus d’efficacité il faut favoriser les boissons isotoniques, qui apportent les sucres et minéraux nécessaires au bon fonctionnement du corps dans l’effort.
Petit conseil : Pensez à boire avant d’avoir soif, quand la sensation apparaît, il est déjà trop tard, le corps est déshydraté. »
L’alimentation
« Le muscle est un moteur qui a besoin d’énergie.
Le ski de randonnée brule les graisses dès les premières 20 minutes d’efforts.
Pour éviter les coups de pompes, l’hypoglycémie et assurer un effort constant il est important d’effectuer un apport glucidique assez tôt dans l’effort. En cas de manque d’apport énergétique, le muscle crée de l’acide néfaste à son bon fonctionnement. Les apports de produits complémentaires peuvent se faire sous différentes formes (barres énergétiques, gels, boissons). Dans l’idéal, une portion énergétique est à prendre à intervalles réguliers toutes les 45 minutes (jusqu’à 1 heure pour les efforts moins intenses).
Petit conseil : par temps froid privilégiez des barres à haut rendements énergétiques. »
Une trousse de secours, qui doit contenir :
Une couverture de survie : indispensable, elle ne prend quasi pas de place ni de poids.
Un téléphone :
« Le téléphone est essentiel pour appeler les secours en cas d’accident. Il m’a sauvé la vie à deux reprises. Je le mets toujours autour du coup. Quand tu passes dans une avalanche tu perds tout, autour du coup tu as une chance de le garder près de toi. J’ai aussi une batterie de secours dans mon sac. Le petit truc qui peut aussi sauver des vies, c’est de mettre le numéro des secours dans les favoris du téléphone et de le laisser débloqué au cas où quelqu’un le trouve et doivent appeler les secours », Olivier Baron, guide de haute-montagne à Tignes.
Petit conseil : Pensez à mettre votre téléphone en mode avion pendant que vous skiez car les ondes peuvent interférer avec celles des DVA.
Une carte topographique
Voilà le matériel basique à glisser dans votre sac à dos pour une sortie à la journée sereine. Pensez bien sûr à vous entrainer minimum une fois par an afin d’être tout de suite efficace si le pépin survient. Pensez également à faire réviser vos sacs airbags ainsi que vos DVA. Vous voilà armés.
Bien protégés, gardez tout de même dans un coin de votre tête qu’il ne suffit pas d’avoir tout le matériel dernier cri pour que les avalanches vous contournent.
Aussi équipés que nous soyons, la montagne nous laisse vulnérables. Pensez à vous informer, vous former, à observer. Essayez de comprendre les éléments et surtout respectez les. L’heure est maintenant venue de chausser. Enjoy 😉
P.S : pour ceux qui s’aventurent en zones glacières ou qui combinent leur pratique de randonnée à un peu d’alpinisme, prenez un sac plus grand, ajoutez-y un baudrier, une corde de 15 mètres minimum, deux mousquetons à vis, une mini-traction, deux prussiks et un piolet léger.
Crédits photos : Meryll Boulangeat, Ortovox, Pieps, Julbo