Le traçage d’une étape, c’est une équipe qui trace la veille et des équipes qui tracent le jour-même, avant le passage des coureurs.
Dans la première montée, je discute avec Christophe et lui pose quelques questions à propos de leurs petits secrets de traçage.
Les « traceurs » ne sont pas des skieurs lambdas, ce sont des skieurs de rando expérimentés, capables de faire quasiment le même dénivelé que les coureurs dans la semaine (10 000m !). Deux mois avant la course, traceurs et bénévoles se rassemblent pour une journée de formation et de simulation grandeur nature. On trace une étape, on fait des exercices de recherche d’avalanche, on apprend à se connaitre et à travailler ensemble. Ces gens sont bénévoles, mais professionnels dans leur approche. On commence à mieux comprendre d’où vient le mythe de la course et de ses tracés.
Déjà 400m de dénivelé positif passés, nous sommes répartis sur 3 traces parallèles. Ici, les coureurs vont arriver groupés et il faut qu’ils aient la place de passer sans que ça bouchonne. D’ailleurs, je fais remarquer à Christophe que certains traceurs passent d’une trace à l’autre. C’est volontaire. Oui, me répond t-il. « On essaye de plus en plus de prévoir des espaces pour doubler, et c’est assez apprécié ».
Le jour est maintenant levé et nous sommes au sommet de la première montée, environ 750m de D+. Notre groupe entame une descente dans la poudreuse, avant d’aller tracer l’avant-dernière difficulté du jour. Un groupe est venu « tracer » hier, mais la neige, tombée cette nuit, a quasiment tout recouvert. Les coureurs seront là dans 2 heures et il faut refaire les « rails », remettre des jalons, et vérifier que la pente n’est pas piégeuse. Au col de Roche Plane, il est 8h du matin. Les coureurs viennent de partir du Planay et il reste une descente et une montée à tracer pour l’équipe ! Je me dis que ça commence à être serré.
Autre interrogation, il me semble que la trace que nous venons de faire n’est pas très « propre », entendez par là, « pas très damée ». Pas d’inquiétude, me répond t-on, des « lisseurs » vont passer derrière… OK, je viens de comprendre le secret des tracés de la Pierra Menta !