Le bloger Yan Gobert et deux potes ne sont pas des pros riders. Ils ont choisi la Norvège et ses magnifiques Alpes de Lyngen pour accomplir une mission : montrer que ce n’est pas si cher de randonner dans ce pays nordique et néanmoins pétro-monarchie.

-Quelles était ton idée de départ pour ce trip ?

-Découvrir les Alpes de Lyngen, ça faisait partie des endroits où je voulais aller, sans que ce soit trop cher, trop loin et surtout avec une bonne neige et un niveau accessible parce que je ne suis pas un skieur de Coupe du monde. Notre objectif était de passer 10 jours en autonomie dans la montagne, avec seulement une coupure au milieu pour se ravitailler et prendre une douche. Nous dormions dans ces cabanes, belles et bien équipées, avec un poêle, du bois coupé ou avec de quoi couper le bois. C’est beaucoup moins cher que les lodges où vont d’habitude les touristes. On n’a pas non plus pris le bateau pour skier dans un fjord différent chaque jour. Au lieu de dépenser entre 5 ou 6000 euros la semaine, notre voyage avait un budget d’environ 1300 euros/personne pour dix jours, billet d’avion compris.

-Quelle est l’ambiance ?

-On skiait autour des cabanes où on restait 1 ou 2 nuits et on skiait les pentes autour. normalement, ces cabanes servent juste pour pique-niquer aux locaux et personne ne les utilise pour skier ! Autrement on se sentait en pleine nature mais au pire on était à 5 kilomètres du premier village, ce n’est pas dangereux, c’est accessible à tout le monde, pas besoin d’avoir un gros niveau, pas besoin d’être un expert de la survie ! Il faut juste avoir envie de dormir dans une cabane au fond des bois ! Nous ne sommes pas des pro riders, je voulais faire un film de gens qui voyagent et qui font du ski, c’est tout, l’idée n’est pas d’en mettre plein les yeux mais de dire que c’est accessible à tous, que c’est inspirant.

-Tu es bloggers à tes heures perdues. C’est quoi un blogger ?

-Au départ, c’était pour partager avec mes proches mes voyages ou mes courses en sport outdoor. Ensuite, comme je travaille dans la pub, j’ai compris que ça pouvait intéresser des marques. J’aime bien écrire et partager mes petites aventures, et cela peut me permettre de voyager à moindre frais. J’écris mes projets, je les markete un peu, je fais un petit dossier, je les propose à des marques, un package photos/vidéos/texte. C’est du contenu pour eux et moi ça me permet de partir sans dépenser trop d’argent ! J’ai environ 400 lecteurs/jours. Je n’ai pas envie de faire comme la plupart des bloggers qui écrivent sur le matos qu’on leur envoie. Je le fais de temps en temps mais je n’ai pas envie d’être seulement une vitrine publicitaire. Mon objectif est d’inspirer mes lecteurs. Si tu veux faire un voyage différent, t’inspirer de ce que j’ai déjà fait, j’ai tout gagné, ça me fait plaisir ! Des bloggers, il y en a plusieurs sortes, en tout cas ce n’est pas un journaliste. Ce qui est important est de rester amateur, quand ça devient ton job, tu perds ta fraicheur et ta liberté. Il ne faut pas devenir non plus le bras armé des marques. je le vois vraiment comme quelqu’un qui partage ce qu’il fait, un raconteur qui n’est pas professionnel. Ce qui m’intéresse est de rester amateur, je trouve ça bien l’amateurisme, ce n’est pas péjoratif !

Propos recueillis par Guillaume Desmurs

Photos : Yan Gobert, Pascal Viout et Léonard Le Bozec

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