On retrouve différentes notions derrière le mot « light ». Tout d’abord celle du compétiteur de ski-alpinisme qui, lui, a besoin d’optimiser ses performances au maximum. On comprend alors tout à fait l’importance du matériel léger pour pouvoir monter plus vite et être performant par rapport au chronomètre. On peut citer comme exemple les coureurs participant à la Pierra Menta équipés de chaussures en carbone (Scarpa Alien, Gignoux Race 400, etc) et de leurs ski ultra-légers (Trab World Cup, Dynastar Pierra Menta carbon, Atomic Ultimate 65 et bien d’autres).
Ensuite, on retrouve le randonneur sportif qui veut faire des gros dénivelés et enchaîner des sommets. Pour lui, le « light » signifie rapidité et moins de fatigue mais il n’y a pas forcément la notion de performance. L’Alien RS de chez Scarpa, la Syborg de chez La Sportiva, associées à des Ski Trab Maestro ou Salomon X-Alp, par exemple, sont une illustration de ce compromis. Enfin, la dernière catégorie, celle du randonneur « traditionnel », où le matériel léger ne signifie pas forcément vitesse mais plutôt confort. Cette dernière catégorie concerne la majorité des pratiquants et nous allons expliquer comment et surtout pourquoi franchir le cap du matériel light.
Grâce au développement du ski de randonnée et sous l’impulsion des compétitions de ski-alpinisme qui sont l’équivalent de la formule 1 du ski de rando, le matériel (chaussures, skis, fixations, bâtons) s’est beaucoup développé et amélioré ces dernières années. Aujourd’hui, il est très facile de débuter ce sport, qui est devenu accessible grâce à l’aménagement des stations de ski et aussi à ce besoin de retour aux sources, de retrouver une notion de liberté et de laisser une vie urbaine le temps d’un moment privilégié, en montagne.
Pour beaucoup de personnes, le light signifie fragilité et manque de performance des skis et des chaussures à la descente. Pourtant, il est désormais possible d’avoir un excellent compromis et de trouver du matériel léger, fiable, mais aussi performant en termes de skiabilité.
Les plus gros avantages du light sont, à la montée, une moindre fatigue, mais aussi une meilleure maniabilité, de manière générale et surtout dans les changements de directions et les portages skis sur le sac. A la descente, le plus gros avantage réside dans la maniabilité et la facilité d’enchainer les virages. Et oui, les skis légers, ça a aussi des avantages à la descente ! 😉
L’inconvénient principal et pour moi le seul, est le ski à vitesse élevée en descente, où la stabilité peut faire défaut. Mais on ne skie pas tous à Mach 2 en hors-piste !
Pour beaucoup de personnes le mot « light » est encore associé à une notion de performance. Mon point de vue est de montrer qu’il peut être associé à une notion de confort et surtout de moindre fatigue, et donc de profiter encore plus du paysage et de l’environnement qui nous entoure. On retrouve aussi une notion de sécurité – primordiale dans notre sport – car le matériel light permet d’avoir plus de marge et d’être plus mobile en cas de soucis.
En conclusion, le matériel léger a évolué, il peut couvrir beaucoup plus de pratiques, et il a surtout vocation à augmenter le confort, le plaisir et la sécurité en ski de rando. Et cela est valable pour tous, randonneurs ou freerandonneurs, contemplatifs, sportifs ou compétiteurs.
Et choisir le bon matériel pour sa pratique, c’est aussi connaitre objectivement son niveau, un aspect qui va de pair avec le fait de préparer minutieusement sa sortie, adapter son matériel aux conditions du jour, de la nivologie et des compagnons avec qui nous sortons. Des bases que tout pratiquant doit avoir.
Alors à bientôt en montagne, avec du matériel plus ou moins léger aux pieds 😉 Mathéo
Crédits photo : ©Dynafit, Plum, Mathéo Jacquemoud