Verdict de cette première nuit en cabane (le nom suisse des refuges) : le sommeil a été au moins aussi réparateur que la veille… pour d’autres nuit en altitude rime visiblement avec somnambulisme ! Il faut dire que nous autres humains des villes ne sommes pas bien habitués à dormir à 2 500 m.
Notre guide et la tectonique des plaques ayant bien fait les choses, la journée commence par une petite descente de 250 m. Il faut déjà remettre nos profoil – les nouvelles peaux Fischer en écailles plastique inspirées du ski de fond, que nous testons cette semaine – pour remonter l’interminable glacier d’Otemma. 8 km quasiment à plat et sans aucune visibilité : de quoi décourager un Nicolas Vannier de traverser l’Antarctique !
Après quelques heures, la cabane des VIgnettes, suspendue au bord de la falaise, pointe le bout de son toit. Elle constitue une étape majeure du Cham-Zermatt classique et est au pied du Pigne d’Arolla (3861m), un sommet relativement accessible que nous avons prévu de grimper. Les Suisses de notre groupe enchaînent directement avec cette ascension, pendant que l’équipe France préfère une halte réparatrice aux Vignettes pour une dégustation des fameux Rösti. Nous repartons bien lourds (après avoir pourtant allégé les sacs pour le sommet) une bonne heure plus tard.
L’ascension du Pigne d’Arolla se fait dans un brouillard total et nous devons mettre les couteaux pour franchir quelques pentes gelées. Au sommet, j’immortalise mes compères sur fond blanc. Descente prudente à skis jusqu’à la cabane et descente de bière plus assurée à l’abri dans la chaleur du refuge. Deux jours de mauvais temps n’ont pas altéré notre bonne humeur et la vivacité de nos neurones pour enchaîner un Scrabble et un Trivial Pursuit très inspirés.
C’est un peu plus complexe pour le matériel : rien ne sèche, y compris les chaussons des chaussures ! Quant à notre toilette, sans eau courante, nous revenons à notre tendre tendance pour une douche 100% lingettes ! A 3 157 m d’altitude, on mange tôt et on se couche tôt. Les jambes tirent pour tout le monde après une journée de 8 h et 1 500 m de dénivelé. La dernière étape de demain est annoncée comme la plus longue et la plus dure !
Dernière étape demain !
Texte et photos : Timothée Nalet/CTC (retrouvez les autres aventures de Tim sur ses blogs : www.timotheenalet.com et www.peignee-verticale.com)