Voyager et dormir dans un van pour faire du ski de rando est un concept qui en fait rêver plus d’un d’entre nous. Mais allier vanlife et ski de rando requiert une organisation logistique importante pour que tout se passe bien pour votre première expérience.
Allier Vanlife et ski de rando, tel était mon rêve. C’est aussi celui de bon nombre de skieurs passionnés. Combiner ces deux approches de l’aventure, c’est la garantie de vivre des moments inoubliables au plus près de la nature. Le soir, on prépare sa sortie, on trace son itinéraire et on charge son sac à dos dans son cocon chauffé. Le lendemain matin, au saut du lit, bien avant que la foule n’arpente le paysage, seuls nos skis viennent rompre le silence assourdissant des lieux. Après quelques séries de virages magiques dans les pentes poudrées, on regagne le van plein de gratitude, heureux d’avoir pu goûter à cette expérience unique.
Pour ne garder que le meilleur d’un trip hivernal, une bonne organisation est primordiale. Se chauffer, trouver des spots, voici quelques astuces qui vous aideront à profiter pleinement de vos plus belles bambées à ski au départ de votre maison sur roues !
Les avantages du van pour le ski de rando
Être flexible pour chasser les bonnes conditions
C’est l’argument numéro 1 qui convaincra les derniers sceptiques de se lancer à leur tour dans l’aventure. Un fourgon aménagé laisse place à la flexibilité. Je peux facilement adapter ma destination en fonction des conditions du moment. Ainsi, je pars profiter du retour d’Est qui a comblé d’or blanc les montagnes des alpes du Sud, d’un jour à l’autre, sans nul besoin de programmer un réveil épicé au beau milieu de la nuit.
Plus de sommeil – finies les journées à rallonge
Les passionnés de ski de rando savent de quoi je parle. Au cœur de l’hiver, les journées sont courtes et au printemps, les pentes se réchauffent vite. On doit donc souvent optimiser au maximum la fenêtre de skiabilité. Et qui dit bon ski dit souvent réveil aux aurores. Heureusement, les paysages traversés pendant la journée nous font bien souvent oublier cette nuit de sommeil avortée. Personnellement, passer la nuit en van à proximité du spot m’aide à tirer profit de quelques précieuses heures de plus dans les bras de Morphée, et d’être au meilleur de ma forme pour faire la trace devant les copains !
Partir avant les autres
Le ski de rando me donne l’occasion de vivre des moments hors du temps, loin de la foule et des remontées mécaniques. Auparavant, ce sport était réservé à une poignée de connaisseurs du milieu montagnard. Ils avaient alors la chance de progresser seuls au cœur de leur environnement favori. Mais la démocratisation de la pratique du ski de randonnée ces derniers hivers a logiquement fait croître la fréquentation de zones auparavant désertes.Ainsi, dormir en van à proximité directe du départ de ma prochaine aventure m’assure un pique-nique paisible, propice à la contemplation du décor qui m’enveloppe.
Prolonger le sentiment d’aventure
Dormir en van, c’est le meilleur moyen pour moi de dormir au plus près des montagnes.C’est la raison pour laquelle j’ai fait le choix d’y vivre à l’année. Evoluer parmi les éléments, et avoir le sentiment de ne jamais vraiment les quitter lorsque je rentre à la « maison ». Alors même si l’hiver m’empêche parfois d’accéder à certains spots en raison de l’enneigement, j’arrive toujours à préparer mon café matinal en observant les sommets qui s’élèvent autour du camion. La vie, la vraie !
Le confort, partout
Après avoir voyagé pendant 10 ans dans des vans compacts mais peu confortables et dans l’optique d’y vivre l’hiver, je me devais de passer au gabarit supérieur. Ainsi, j’ai fait le choix d’acheter un fourgon neuf chez un concessionnaire, me garantissant une sécurité et un confort optimal, même par grand froid. Une douche, des toilettes (chimiques ou sèches) et du chauffage étaient pour moi les trois équipements indispensables dont il devait être équipé. Contrairement aux nombreuses idées reçues, je constate aujourd’hui que la Vanlife en montagne l’hiver s’avère très confortable.Ainsi, à la fin de ma journée de ski de rando, j’ai la certitude de pouvoir profiter d’une bonne douche chaude et d’un chocolat chaud, alors que dehors le froid glacial s’empare de la nuit.
Économies financières
Bon, bien évidemment, l’achat du véhicule est à prendre en considération, mais vivre en camion m’oblige à vivre une vie simple, sans artifice et limite mes tentations. Lorsque je souhaite réaliser une aventure, que ce soit à la journée ou pour un raid, le van m’évite de réserver un hôtel ou un hébergement sur place. A part le coût de l’essence et du gaz pour me chauffer, je ne dépense rien de superflu. De plus, si une fois sur place les nuages sont de la partie ou les conditions mauvaises, je peux me permettre de patienter une ou deux journées supplémentaires que le temps s’ouvre, et ce sans dépenser plus pour autant !
S’organiser pour mieux profiter
Si pour ma part ce mode de vie correspond parfaitement à ma vision de l’aventure, et se met au service de ma pratique du ski de rando, prudence ! Il se plie tout de même à quelques règles à suivre en termes d’organisation. Voici quelques conseils qui vous faciliteront les choses pour associer au mieux le ski-Touring et la vie en van aménagé.
Sécher votre équipement dans la salle de bain
Difficile lorsque l’on vit en camion aménagé l’hiver d’y faire le grand ménage régulièrement. Les poussières peuvent facilement se coller à vos peaux si vous les faites sécher dans l’habitacle. De plus, l’espace, même s’il est entièrement suffisant, reste restreint. Faire sécher vos peaux de phoques après une sortie relèvera donc du fruit de votre imagination. Si comme moi, votre salle de bain est équipée d’un système pour y accrocher un ceintre, privilégiez cette méthode. Elle vous aidera à les faire sécher rapidement sans risque de vous y frotter avec vos vêtements, et seront moins sujettes à récolter les poussières.
Même chose pour votre pantalon Gore-Tex. Bien souvent des glaçons s’accrochent au niveau des fermetures et des guêtres. Si vous favoriserez un séchage naturel lors des belles journées, il faudra vous adapter les jours de neige. Pour le reste de votre équipement (première et seconde couche, gants, buff …) accrochez des tendeurs entre les deux poignées de maintien situées au-dessus des sièges avant, pour l’étendre sans vous gêner.
Investir dans un porte-vélos
En achetant mon fourgon aménagé je pensais pouvoir me passer d’un porte-vélo, en rangeant mes skis dans la soute spacieuse du camion. Mais j’ai vite changé d’avis. L’hiver, il s’est avéré indispensable. Grâce à lui, mes trois paires de skis restent à l’extérieur dans un coffre fermé et sanglé. J’évite d’entasser trop de matériel dans la soute, qui reste bien organisée. En plus, grâce à lui, la neige reste à l’extérieur, et ne vient pas fondre et couler sous les meubles du camion, ce qui, à terme pourrait l’endommager. Quoi qu’il en soit, pensez à vous équiper d’une brosse pour débarrasser vos skis de la neige et de la glace à la fin de votre sortie.
Allumer le chauffage
En ski de randonnée, on part souvent à la journée. Ainsi, lorsque les températures sont négatives et que mon fourgon ne voit pas le soleil de la journée, je laisse le chauffage allumé au minimum afin de maintenir la température au-dessus de 0 degré dans l’habitacle. Par expérience, je ne souhaite à aucun d’entre vous de rentrer dans un camion dont le système d’eau à gelé pendant la journée. Pas de boisson chaude et pas de douche avant le lendemain, on se passerait bien de ce genre de moment.
Restez discret et trouvez des aires dédiées
L’hiver, hors des périodes de fortes fréquentions de décembre et de février, je n’ai pas de mal à trouver des spots pour passer la nuit. Cependant, je veille tout de même à toujours rester discret. J’évite d’étendre mes slips et mes chaussettes aux essuie-glaces sur les parkings du centre de la station. Avec l’explosion du nombre de camping-cars sur les routes, il est important de montrer l’exemple pour entretenir une vision positive de ce mode de tourisme.
Lorsqu’en revanche, les stations se remplissent lors des vacances scolaires, certaines comme Le Grand-Bornand, Praz-de-Lys ou Morzine-Avoriaz en Haute-Savoie proposent aux Vanlifers des aires de service pour passer la nuit, vidanger et faire le plein d’eau. Les tarifs affichent souvent autour de 15 euros pour 24 heures, et il est dégressif toute au long de la semaine. Un super moyen de me poser sans craindre une infraction.Si je ne souhaite pas payer, l’application Park for Night dégotte pour moi des spots tranquilles, à condition que j’accepte de m’excentrer de quelques kilomètres.
Finalement, après deux hivers passés en camion, la réponse aux doutes que je pouvais avoir ne reposait que sur une organisation à respecter. Ces interrogations furent très vite effacées par les moments magiques vécus en montagne. Si l’expérience vous tente mais que vous hésitez encore à passer le cap de l’achat d’un van, d’autres solutions existent. Dans un premier temps, la location d’un fourgon aménagé auprès d’un professionnel vous offrira une belle entrée en matière, et sera l’occasion de vous familiariser avec ce mode de vie en hiver. Alors, si pour moi la Vanlife donne une autre dimension à ma pratique du ski de rando, une chose est certaine, ce mode de vie simple, unique et en harmonie avec le vivant sera pour vous aussi, le camp de base de belles aventures en peaux de phoque !
