À vous, les experts des bonnes excuses, la tête remplie d’imagination pour imposer une pause quand elle ne s’impose pas. Vous qui êtes toujours prêts à tout pour quelques instants de répit, pour respirer et regretter les dernières bières de votre afterwork. On sait que vous vous reconnaîtrez dans cet article qui vous est dédié et qui, on l’espère, permettra de vous faire démasquer dès que la pente se raidit.
Pour ceux qui sont en panne d’imagination et dont l’hyperventilation les empêche de réfléchir, on vous donne ici quelques idées, que les membres les moins entrainés de Community Touring Club n’hésitent pas à dégainer quand le besoin s’en fait sentir.
L’influenceur
Les photographes en herbe l’adorent. Ce moment où ils vous disent de vous arrêter car « ta tête à côté du sommet c’est idéal pour faire des likes ». Alors pas de temps à perdre, ils dégainent leur téléphone, la main tremblante, et tombent nez à nez avec leur visage essoufflé en le déverrouillant avant de capturer cette image à bout de bras, entre deux respirations car c’est LE moment de la sortie. Aucun doute, cette photo ne fera jamais le buzz sur le compte Instagram de CTC malgré tous les efforts pour en faire la prochaine couverture de Montagne Magazine…
Le ravito
Quand on vous propose à 9h15, après 300D+, de sortir le rouge et le saucisson pas besoin d’être des experts en nutrition sportive pour savoir qu’il y a un hic. Les instigateurs de cette pause gastronomique ne manqueront pas de vous inviter à partager activement leur envie fulgurante de fruits secs entre 2 conversions. Notre petit tip pour optimiser cet instant Uber Eats : placez votre sac de vivres en tout genre bien au fond de votre sac à dos.
Le technicien
Pas un seul bruit n’échappe au technicien du dimanche prêt à remettre en question la colle de ses peaux ou le montage de ses fixations trop en avant pour justifier un rythme particulièrement lent dès que la pente dépasse les 25°. Il n’hésitera pas à vous demander de vous arrêter pour une révision complète. En même temps, il n’y a pas de meilleur endroit pour refaire la structuration de sa semelle : assis dans la neige avec pour seul outil un couteau suisse qui n’a jamais servi à quoique ce soit d’autre qu’à couper du saucisson.
Le géographe
« Alors tu vois là-haut et bah derrière on y voit le Mont Blanc », cette information, probablement fausse, ne vous servira à rien, mais elle aura permis à ce spécialisteen géographie de prendre 5min pour reprendre ses esprits. Les cartes IGN n’ont aucun secret pour lui. Il ne manquera pas non plus de se proclamer expert de la faune pour observer les gypaètes barbus qui passent là-bas « Mais si regarde ! Dans l’ombre, sous la rupture là…»
Le capot-qui-fume
C’est sans gêne que les stylistes emmitouflés osent demander une pause pour retirer les couches « en trop » quelques minutes après le départ. Cette stratégie bien connue des frileux est aussi l’occasion de montrer vos derniers achats à vos amis. Un stop idéal pour débattre des bienfaits de la laine mérinos et exposer vos talents de pliage façon Marie Kondō pour que tout rentre dans le sac.
Le guidos
C’est le moment d’adopter un regard penseur, de pointer vos bâtons dans toutes les directions et de dire : « je crois qu’on s’est trompé… ». Vous avez beau être passé 100x dans cette combe, comme par hasard, elle n’est plus comme dans vos souvenirs… « à droite ou à gauche du sapin en forme de singe ? ». Pensez-y, celle-ci ne marche plus quand vous suivez une trace, ou alors c’est bien plus inquiétant que ça n’y paraît.
Vous l’aurez compris, rien n’est trop beau lorsqu’il s’agit de trouver la meilleure excuse pour faire un petit break. Après tout, n’en déplaise aux skieurs pressés, n’est on pas là pour prendre son temps et profiter de ce que la nature a à nous offrir ?
Illustrations et textes par Community Touring Club
