Le ski de randonnée, de l'Ouest américain aux Alpes

Depuis quatre ans, Sophie vit sur le territoire français et se balade dans les montagnes des Alpes européennes, souvent en peaux. Cette skieuse ayant vécu plus de dix ans dans l’Ouest américain nous en dit plus sur les différences de pratiques qu’elle a observé d’un continent à l’autre.

À Whistler, Canada, Sophie mettait ses peaux afin de sortir des secteurs trop fréquentés et d’avoir accès aux pentes vierges. Cela, toujours armée de gros skis (105 mm minimum), grosses fixations et chaussures lourdes. À cette époque, elle ne voyait pas l’intérêt du matériel léger : elle n’en avait même pas. Elle partait avec sa bande de potes, tous équipés de la même façon, pour enchaîner des courts dénivelés sur la journée, shooter ou simplement pour s’évader. « L’esprit Back Country dans toute sa splendeur », comme elle le dit. Pour elle, la randonnée n’avait alors qu’une signification : accéder aux belles lignes, autrement que par gravité, s’éloigner de la quantité de freeskiers bien connus de l’Ouest américain, à la recherche de l’exclusivité.

Depuis son arrivée dans les Alpes, Sophie a adapté son matériel à ses nouvelles pratiques : elle part maintenant pour de longues montées et de forts dénivelés pour atteindre couloirs et sommets. Elle sort toujours avec une bande d’amis mais dans une toute autre ambiance dictée par un terrain différent de celui qu’elle connaissait : celui des Alpes où la haute montagne tient un rôle majeur.

De la Norvège au sud de la France, elle a dû s’adapter pour suivre ses camarades assoiffés de dénivelé et habitués à enchaîner les heures de montée.

Aujourd’hui, il n’est plus question pour elle de traîner du matériel lourd quand il s’agit d’explorer son nouveau terrain de jeu.

Quand elle décide de sortir des hors pistes par gravité, c’est pour apprécier la montagne qui l’entoure sous toutes ses formes.

Mais attention, vous ne ferez jamais mettre les peaux à cette freeskieuse si les conditions n’en valent pas la peine ! En effet, Sophie est avant tout, et toujours sur les skis pour se régaler, pour rayer les pentes et les forêts chargées de poudreuse. L’objectif étant de ne pas perdre de temps inutilement !

Le ski de randonnée n’a t-il alors pas toujours la même fonction ?