Big uP & Down 2019 : l'édition de tous les records

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Rassemblement Ambassadeurs CTC x Millet

La 5ème édition du Big Up&Down vient de se terminer dimanche 27 janvier 2019 à Arcs 1800, après trois jours de découverte, de test matériel gratuit, de challenges sportifs conviviaux, d’initiation et de bonne humeur le talon levé, de projection de film.

Cinquième édition pour cinq ans : l’âge de la maturité pour l’évènement de référence du ski de randonnée en Europe. 5 ans : l’âge du partage fructueux entre les pro-riders et les pratiquants de tous les niveaux. Cinq ans : c’est le moment aussi de faire le point sur tout ce qui a progressé depuis la première édition : près de 50 stations de ski en France impliquées proposent des itinéraires balisés, un écosystème de loueurs et de moniteurs/guides, du matériel innovant chez les fabricants de matériel… et surtout un désir toujours plus fort des skieurs de pratiquer le ski à la montée autant qu’à la descente.

Enak Gavaggio, l’un des parrains du Big Up&Down et créateur de la course Big Nak, en a la moustache qui frétille : « on rencontre ici toutes les communautés de la randonnée ! Pro-riders ou pas, on est tous des skieurs, nous sommes tous animés par la même passion. Le Big Up&Down est un concentré du monde de la randonnée, un spectre très large qui va du papi cafiste au jeune collant-pipette. La population de randonneurs présente ce week-end, c’est toute la population du ski ! »

Par Guillaume Desmurs.

JOUR 1

Soleil dans le ciel, neige sous les semelles et café chaud : tout est prêt vendredi matin pour le cinquième Big uP&Down, sur le front de neige d’Arcs 1800. Même la barbe de Bruno Compagnet, l’un des skieurs professionnels présent pendant ce week-end consacré à la randonnée, est plus brillante et soyeuse que d’habitude. La neige fraiche et le ciel bleu ont l’étonnante faculté de dessiner des sourires ! Le centre névralgique de l’évènement est le village de test, situé en front de neige pour accueillir les skieurs. On y vient se renseigner, poser des questions sur le matériel et surtout tester : les skis, les chaussures, des masques, des casques, des vêtements, etc… Millet, Cairn, Dynastar, Scarpa, Black Crows, Salomon, Black Diamond, Dynafit, Hagan, Plum, Movement, Wedze, Cilao, Arva et Fischer.

C’est le seul endroit où on prend le temps de répondre à toutes mes questions techniques sur le matériel de randonnée, explique cette skieuse, fraichement devenue fan du lever de talon.

La trace du ski de rando s’élargit dans la montagne, le business augmente en effet de 10 à 15% par an et le Big uP&Down se fait l’écho de ce changement : la station de ski est devenue un terrain idéal pour découvrir la randonnée, le matériel continue à perdre des grammes tout en augmentant le plaisir de la glisse et le lever de talon attire toujours plus de monde. Et là, les profils sont étonnamment variés : le randonneur ultra-light cherchant à rester en forme, le skieur quittant les pistes pour se balader en montagne, le free-randonneur à la recherche de couloirs vierges à tracer, le débutant pimentant sa semaine à la neige, la randonneuse souhaitant travailler son cardio pendant l’hiver et même les enfants. Tous ont leur place au Big uP&Down, avec des sorties dédiées, des conseils et du matériel prêté gratuitement !

Justine, 32 ans, termine tout juste une sortie Première Trace encadrée par un moniteur et destinée aux débutants. C’est la première fois qu’elle chaussait des chaussures et des skis de rando. « Bon, il faut que je me refasse une condition physique, mais sinon : j’ai adoré ! C’est très accessible comme sport, je trouve. Je me suis retrouvée dans les sapins, tranquille, glissant sur la poudreuse. Je voulais essayer autre chose que l’alpin », explique-t-elle. Elle sera au départ de la Belle Montée pour sa première expérience de rando nocturne. Rémi, 34 ans, était déjà au Big Up l’année dernière. « Je me suis mis à la rando pour faire de plus en plus de hors-piste, rider des bords de piste, aller chercher la belle pente… Et puis le confort des chaussures de rando, c’est quand même génial… ». Il sera au départ du Big Nak, dimanche.

Le froid rétrécit le thermomètre toute la journée… jusqu’à l’heure du premier challenge sportif du Big uP&Down : le Kilianomètre. Une course unique pour skieurs aux semelles de vent, imaginée par Kilian Jornet. Pour cette cinquième édition, le profil de la course a été modifié pour allonger le dénivelé à 900 m et ajouté deux manipulations de peaux apportant un supplément de suspense. La cinquantaine de concurrents saute sur place, devant la ligne de départ, pour conserver ses calories. Et c’est parti ! Sur un air de Led Zeppelin vitaminé par la voix du speaker Sergio, les foulées athlétiques s’attaquent à la montagne, à la lueur des frontales. La montée glaciale, éprouvante, n’est rien à côté de la descente qui congèle les visages. Certains sont en mode ultra-light, vêtus d’une fine combinaison de ski-alpinisme, tandis que d’autres prennent le départ en splitboard, comme Brice, pour le seul plaisir du challenge et pas celui du podium. Une petite heure plus tard, les premiers passent la ligne d’arrivée en courant, skis à la main (une autre nouveauté de cette édition), des petits glaçons accrochés au visage. « La descente était vraiment froide, mais j’ai adoré l’ambiance… », dit l’un des premier en tenant un thé chaud entre ses doigts. Valentine Favre, la première féminine, affiche un sourire congelé… mais un sourire quand même.

➡️ Résultats Kilianomètre

Après cette arrivée polaire, les concurrents se retrouvent à La Coupole pour la soirée anniversaire des 80 ans de la marque Scarpa, avec projection du dernier film de Vivian Bruchez, Entre les lignes, de Yucca production, talentueux duo chamoniard. Avec des verres pleins, une assiette de croziflette et de la chaleur humaine, on termine de la meilleure de façon la première journée de la cinquième édition du Big Up.

JOUR 2

Le soleil a de nouveau pris son forfait pour la deuxième journée du Big Up, à Arcs 1800. Le village est à peine installé qu’un groupe de randonneurs colorés discute en croquant dans des croissants. Plusieurs sorties encadrées par des pros se préparent. La Petite Vadrouille, encadrée par Laetitia Roux et Cédric Pugin, Première Trace avec Vivian Bruchez et Girls Only, avec Liv Sansoz et Caroline Freslon. La transmission est l’un des points-forts du Big uP&Down, quand les athlètes prennent le temps d’accompagner des débutants, novices et passionnés. C’est ce qu’ont fait Laetitia Roux, Cédric Pugin, Enak Gavaggio, Liv Sansoz, Caroline Freslon en encadrant des sorties pour les filles, les enfants, les débutants. Jodi, 26 ans, se souvient encore de Vivian Bruchez lui donnant les conseils de base l’année dernière, alors qu’elle découvrait la pratique. « Je suis revenue exprès cette année et Vivian m’a reconnue ! J’étais la seule vraie débutante et ne savais même pas faire un conversion ! Je ne pensais pas y arriver mais je suis arrivée au sommet avec les autres, grâce à Vivian » .

Sur le village des marques, les randonneurs continuent à tester du matériel gratuitement. Lilian, 28 ans, est randonneur depuis 2 ans. Il est en train de chausser un ski Plum de 68 mm de large sous le pied, c’est-à-dire plutôt très fin, « pour m’amuser, découvrir la skiabilité de ces skis poids-plume, alors que je glisse habituellement sur un modèle bien plus large à 95mm ». Aurélie, 36 ans, est une traileuse qui retrouve dans le ski de rando le plaisir d’évoluer en montagne, avec du dénivelé et de l’endurance, « maintenant je ne skie plus qu’avec du matériel de rando , c’est top ». Tout comme Quentin, 26 ans, qui a débuté la rando l’année dernière comme complément d’entrainement pour sa saison de trail running, « je préfère largement la montée ! Je suis trailer avant tout, pas trop skieur ». Alan, 54 ans, accompagne sa femme venue tester une paire de chaussure sur le stand Scarpa. Randonneur depuis 20 ans, il apprécie aujourd’hui d’avoir des chaussures qui skient vraiment à la descente, « si je fais de la rando, c’est pour pouvoir skier à la descente, c’est ce qui me plaît ! ».

Le soleil glisse sur l’horizon, prend des teintes orangées. C’est l’heure de La Belle Montée, une sortie rando nocturne ouverte à tous, où la jauge d’ambiance compte plus que les mètres de dénivelé ou les chiffres sur le chronomètre. Quasiment 300 personnes sont là pour prendre le départ de l’évènement le plus populaire du Big uP&Down. Avant de chausser, ils dessinent le nom de l’évènement dans la neige avec leurs frontale. Le drone capte la scène sonorisée par la fanfare préférée de Rancho. Trombone, trompette, batterie et saxophone réveillent les muscles… pour un départ dans la bonne humeur. Les randonneurs s’élèvent vers le chalet de l’Arpette où les attend une bière fraiche, après 400 m de dénivelé à la force des mollets. « C’est génial, j’aime randonner en groupe, sans chrono avec la descente à la frontale », s’enthousiasme l’un des participants. Chacun à son rythme, on prend le temps de discuter, on écoute le bruit des skis glissant sur la neige froide, on se laisse rêver la tête dans les étoiles. La constellation d’Orion est penchée au-dessus des crêtes, pile dans l’axe de montée. Ambiance contemplative pour les randonneurs comme Charlotte qui s’essayent pour la première fois à la randonnée.

JOUR 3

D’épaisses chutes de neige sont annoncées dimanche et deux heures avant le départ du Big Nak, les flocons s’entassent sur les toits du village du Big Up. Le début d’un épisode neigeux comme les aiment les randonneurs. Ils sont là, skis en main et casque sur la tête. Le Big Nak, un enduro composé de spéciales chronométrées, prend le départ sous cette neige épaisse. Une accalmie annoncée au milieu de journée devrait aider les compétiteurs à tracer leur chemin. Ca y est : c’est parti ! Skis à la main, les concurrents se précipitent vers une zone plate pour chausser dans une joyeuse pagaille. Au départ, on repère Laetitia Roux et Valentine Favre, deux pointures du ski-alpinisme ! « J’adore le concept, c’est fun, convivial, on part à bloc pour vitre prendre la première cabine… Ca change comme format d’évènement, je me suis vraiment bien marrée pour ma première participation », raconte Laetitia Roux, la multiple médaillée de ski-alpinisme. Le vent et la neige ont obstrué le paysage et compliqué la tâche des organisateurs comme des concurrents.

➡️ Résultats Big Nak

« 50 participants au départ qui étaient hyper motivés », raconte Enak Gavaggio, l’inventeur de la course et parrain du Big uP&Down, « on s’est fait plaisir, on a composé avec 100 km/h de vent, du brouillard, des remontées mécaniques en panne, on a annulé deux spéciales et couru cinq… Dès le départ, tu vois les dix coureurs qui viennent jouer le classement et ceux qui veulent s’amuser. Sur les deux première spéciales, de la descente, certains ont envoyé très fort, avec quelques boites qui ne leur ont pas enlevé leur sourire. Sur l’Aiguille Grive, l’avant-dernière spéciale, nous avons failli annuler… On a inventé une course en trois minutes, 6 par 6 avec deux montées et deux descentes avec peautage et repeautage. Les meilleurs mettaient 7 minutes, mais surtout c’était très drôle. Il y avait du vent qui emmêlait les peaux, les collaient entre elles, sous la pression du chrono certaines allaient trop vite, terminaient sur un pied… C’était finalement la meilleure spéciale de la journée ! ». Le vainqueur repart avec le fameux trophée en tête de sanglier empaillée.

Si l’événement se termine ce soir, les randonneurs vont continuer à explorer la montagne tout l’hiver, chacun à sa façon et à sa vitesse. Certains auront découvert le ski de rando sur le Big uP&Down et vont poursuivre leur belle trace plus loin.