L’hiver a été avare de belles journées, alors quand Carole et Boris s’attaquent à la belle face sud de la Grande Motte, c’est un privilège ! Carole Chambaret et Boris Langenstein sont deux skieurs discrets mais plutôt hors du commun. En couple, ils pratiquent le ski de pente raide et, pour accéder aux sommets, le ski de rando et l’alpinisme. Ils ont un grand projet : une année de ski autour du monde en 2016 pour un endless winter de dénivelé positif !
Entre le travail pour récolter un maximum de pépettes et un hiver capricieux, ils ont eu du mal à trouver un créneau pour skier. Il y a deux semaines, les conditions semblaient réunies et les voilà partis pour la première benne du glacier de la Grande Motte, objectif : sa face Sud. Pas de chance, à cause du vent le téléphérique est fermé. C’est le moment de sortir les peaux et remonter la piste damée ! Ils racontent leur journée…
Ah la Grande Motte… sommet mythique de l’Espace Killy, elle marque la frontière entre un espace sauvage du côté du vallon de la Leisse et la station de ski du côté de Tignes. Ce jour-là, nous combinons remontée de piste en ski de rando, escalade sur arrête rocheuse à partir du sommet de 3500 et ski… EXTREME ! Gravir l’arête Est est une variante intéressante pour concilier ski et alpinisme. Au sommet, c’est une vue imprenable balayant l’arc alpin du Viso aux glaciers du Mont Rose en passant par la célèbre Grande Casse. Mais revenons à nos moutons, ce qui nous intéresse maintenant c’est la descente !
La face Sud de la Grande Motte, sans être vraiment extrême quand elle est en bonnes conditions, est un itinéraire d’envergure (coté 5.3/700 m entre 40 et 45 degrés de pente) qui propose une descente sauvage et esthétique pour rejoindre le vallon de la Leisse.
En plus, il y a une petite poudre avant de rejoindre le col qui débouche sur le couloir. La petite couche de neige fraiche tombée la veille purge rapidement pour laisser place à une neige relativement dure tout au long de la descente.
Malgré le vent glacial du sommet, le bas a déjà bien chauffé, nous ne trainons pas et rejoignons le refuge de la Leisse, tous contents d’aller se désaltérer !
Décidément, cet hiver sera pénible jusqu’au bout : pas de gardien et pas de bière non plus !
Tant pis, on remet les peaux pour profiter de la belle montée au col de la Leisse, heureux de notre journée avec toujours d’autres projets de verticalité en tête…
Texte et photos : Carole Chambaret et Boris Langenstein
